Epicéa

Comme les autres résineux, l'épicéa crépite dans le feu, il peut donc servir à allumer un feu ou à faire un feu. Par contre, il brûle rapidement et ne fournit pas de bonnes braises.

L’épicéa fournit un bon bois blanc, résistant et facile à travailler, surtout destiné à l'industrie : pâte à papier (pâte tendre dotée de fibres longues appréciées pour la papeterie), panneaux de fibres, emballage, coffrage. Il sert aussi à la charpente, la menuiserie, le placage, le déroulage, la fabrication de poteaux et de perches, et des mâts de bateau (en raison de la régularité du tronc), mais aussi à la lutherie pour les plus beaux bois.

Son écorce est employée pour le tannage.

L’épicéa est utilisé comme bois de chauffage, pour le goudron de bois, le charbon de bois et le tan. Sa résine entre dans la composition de l’huile de térébenthine, de la colophane et de la poix.

L’épicéa a des propriétés antiseptiques, balsamiques [de la nature d'un baume, qui calme les muqueuses enflammées, en particulier les muqueuses des voies respiratoires], expectorantes, sédatives, antiphlogistiques [qui combat l'inflammation] et antibiotiques.

La poix de Bourgogne est obtenue par incision du tronc (résine). La distillation de la poix fournit l’essence de térébenthine qui sert à la préparation d’onguent.

Sa résine est indiquée, sous forme d’emplâtre, pour les rhumatismes et les maladies pulmonaires.

Ses bourgeons, rameaux et aiguilles sont des toniques cardio-vasculaires en décoction.

Il acidifie le terrain par la présence de ses épines sur le sol (celles-ci se décomposent en 6 à 7 ans, alors que la plupart des feuilles se décomposent en moins d’un an).

Il pollue les eaux avoisinantes (rivières, lacs, nappes phréatiques) car, lors des intempéries, l’eau de pluie ruisselle sur les aiguilles et récupère ainsi une partie de leur acidité. 8 à 12 g d’aiguilles d’épicéa par litre d’eau suffisent pour tuer des vairons (petits poissons d’une dizaine de centimètres) en moins de 24 heures.

Ces transformations ne sont pas sans conséquences sur le sous-bois. Au fur et à mesure de la croissance des épicéas, la végétation va se raréfier puis totalement disparaître, laissant la place à un tapis d’aiguilles stérile. La vie animale est également perturbée par la disparition du garde-manger constitué par la végétation, tels que les arbustes et autres. Même la vie en sous-sol est atteinte, les vers de terre sont en moyenne 25 fois moins nombreux que sous des chênes.

Et un avantage que je classe dans les inconvénients : il fournit, grâce aux graines que contiennent ses fruits (les cônes), un garde-manger pour nombre de rongeurs (écureuil [qui mangent les pignons comestibles des pins parasols], campagnol [qui, comme tout le monde le sait, commet des dégâts dans les vergers]...) et d’oiseaux.

On ne peut pas installer d'autres plantes à son pied car il a certaines racines peu profondes qui absorbent rapidement toute l'eau de tous les nutriments à la surface de la terre.